dimanche 10 novembre 2013

Le syndrome de la chèvre et du poteau

On ose le dire ou pas, au début on n'ose même pas le penser... on assume, tranquillement. On aime ses enfants, on passe du temps avec eux. On sort, on organise des choses, le week-end.
Mais parfois, on se prend à rêver de ce qu'on faisait, avant, le dimanche matin à 7h45 (un indice : on dormait).
On se rappelle qu'on utilisait nos tickets restos pour découvrir ce nouveau petit coréen délicieux, et pas pour un MacDo le samedi midi avant d'aller au zoo.
On rêve, on fantasme... on se dit qu'avec eux, c'est bien, mais que sans, y avait desfois où c'était pas si mal.

Et puis un jour, un jour ordinaire, un jour comme les autres, on reçoit des grands-parents ce coup de fil magique, celui qu'on n'attendait plus :

" On pourrait prendre les filles le week-end prochain, celui de 3 jours?"

   
C'est ta récompense pour toutes ces nuits sans sommeil...


On n'y croit pas au début.

"Trois jours? Deux nuits? Vous êtes sûrs?"

On saute sur place, on se réjouit, on fait des plans sur la comète, on fait la valise, on n'oublie pas les doudous, on met assez de tenues pour tenir large deux semaines.

Et puis on se retrouve seuls. On s'étonne du calme, du silence. On sort dans la rue, et on a ce sentiment étrange d'avoir oublié un truc. J'ai mon sac, ma veste, mes clés... Non, tout va bien. On a juste oublié ce que c'était que de sortir sans 2 enfants et 12 doudous.

Même qu'on va au resto, et qu'on n'a pas en tête le "tching" des 8 euros de la bay-sitter qui tombent toutes les heures.

Pourtant, il y a toujours ce truc. Ce syndrome de la chèvre qui tourne autour de son poteau, de toute la longueur de sa corde. Sans aller plus loin. Cette corde invisible qui fait qu'on ne va quand même pas rentrer trop tard, ni partir trop loin, qu'on n'arrive pas forcément à se sentir complètement libre.

Bon, je dois vous laisser, je pars me promener avec mon amoureux. À quelle heure on rentre? Je ne sais pas, on est des dingues, on prévoit rien, na. Si ça se trouve, on rentrera à des 11h, 11h et demi, rien ne nous arrête.

Lui, moi, la route, le vent dans nos cheveux... En revanche, faut qu'on soit rentrés pour regarder Faites entrer l'accusé, hein.





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