C’est ma deuxième fille. Elle a 19 mois.
C’est un ange blond de douceur et de câlins (et de morve parfois, mais
on ne lui en veut pas).
Elle se marre tout le temps, surtout quand sa sœur la chatouille.
Elle découvre avec enthousiasme le chat une dizaine de fois par jour
(du genre « maman maman maman regarde ! un chat » « Oui ma
chérie, c’est le même qu’il y a 10 minutes. »).
Elle adore mettre la table, débarrasser la table, étendre le linge,
nettoyer la table, et ranger ses jouets, quitte à tout foutre par terre pour le
seul plaisir de les ranger.
Elle fait des câlins et des bisous tout le temps.
Elle tente d’escalader sa chaise haute elle-même, et dévore tout ce qui
passe à sa portée, même des courgettes au poisson maison. C’est dire, parce que
même moi, parfois, j’ai du mal.
Le soir, elle montre son lit du doigt quand elle est fatiguée, fait au
revoir de la main et s’endort immédiatement.
Avec elle, être parent, c’est un monde de fleurs, de papillons et de
nuages roses qui sentent la fraise tagada.
Pourtant, je sens bien que nos jours au paradis de la guimauve sont
comptés. Que son petit côté « regarde comme je suis mignonne, j’aime te
faire plaisir, même mes bêtises sont adorables », ça ne va pas durer. Je
suis déjà passée par là. Je me souviens, il y a 3 ans, quand je me disais
« mais ils racontent n’importe quoi, ces gens, ou alors ils ne savent pas
élever leurs enfants… C’est quoi cette histoire de terribeul two ? La
mienne, elle est pas du tout comme ça ! ». J’étais naïve, à cette
époque. Maintenant, je sais.
Moi aussi je suis mignon! Parfois... |
Parfois, j’entrevois, comme des éclairs, ce qui nous attend. Quand sa
sœur ose prendre une douche sans elle, qu’elle devient toute rouge et profère
des « badibadaba ! » indignés. Quand elle balance sa cuillère
par terre parce que j’ai eu l’audace de lui suggérer que c’était plus efficace
pour manger du yaourt. Quand je lui demande de me rendre mon téléphone – qui
certes, fait des bruits rigolos, mais n’en fera plus si il tombe dans son bol
de chocolat – et qu’elle répond doucement « non » avec un petit
sourire.
Je sais que ça va venir. Bientôt. Et que, quand je serais debout, au
milieu de la rue, avec une petite fille hurlante parce que sa vilaine maman a
voulu partir du parc après seulement trois heures, je repenserai avec nostalgie
à ces moments où elle était presque toujours d’accord avec moi. Parce que ça,
je crains que, même une fois la crise des deux ans passée, ça ne se produise
plus jamais…
tu manges ton pain blanc alice, attends un peu la crise des 13 ans... Nous on est en plein dedans. Prrrrrofiiiite !
RépondreSupprimerHi thaanks for posting this
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